Restauration : Orchestrophone Limonaire

vendredi 18 avril 2025

Le Mucem conserve une importante collection d’art forain témoignant de l’essor que connurent les foires et fêtes foraines aux XIXe et XXe siècles, dont cet orgue à 60 touches réalisé en 1903 à Paris par la manufacture Limonaire Frères. Restauré à l’occasion d’un prêt à la saline royale d’Arc-et-Senans pour l’exposition Destins de cirque (24 octobre 2020 – 9 janvier 2022), il est à (re)découvrir dans la réserve visitable du Centre de Conservation et de Ressources du Mucem à l’occasion des prochaines Journées européennes du patrimoine, ou des visites mensuelles proposées gratuitement au public.

Conduits par M. Philippe Crasse, Maître Facteur d’Orgues Mécaniques, les travaux de restauration ont permis à l’instrument de retrouver au plus près son état d’origine d’un point de vue fonctionnel mais aussi esthétique.

Cet orchestrophone à cartons perforés, conçu pour correspondre au jeu de vingt musiciens, est composé de cinq notes de basse, huit notes d’accompagnement, quatorze notes de clarinettes, dix notes de flageolet, six notes de trombones, onze notes de violoncelle, quatre notes de percussion (tambour, grosse caisse, cymbale et triangle), et deux notes de fonction (pour l’automate chef d’orchestre).

Les dysfonctionnements musicaux, identifiés lors des tests préalables de l’instrument, ont été corrigés par la remise en état du système de lecture. Afin de rendre sa cohésion musicale à cet orgue, la caisse claire de la colonne gauche de l’instrument a été remise en peau et une grosse caisse a remplacé une caisse claire purement décorative placée sur colonne de droite.

Boîte de lecture après restauration. Photo Philippe Crasse (restaurateur)

Les travaux de restauration ont également concerné la statue automate d’origine remise en place à l’endroit où était indûment installé l’automate d’un autre orgue Limonaire acquis par le musée la même année (inv. 1969.33.2). Les parties manquantes ont été remodelées et les vermoulures traitées avec un antifongique insecticide préventif, avant leur consolidation. Un enduit de sous-couche appelé gesso a été apposé pour faciliter la remise en couleur réalisée à la gouache constituée de gomme arabique, en accord avec les parties d’origine de l’automate conservées. Le tout a été fixé par un vernis mat pour gouache vaporisé sur le personnage. L’articulation de l’automate, constituée d’une corde à piano reliée dans l’avant-bras à un levier placé à l’arrière de la statue, a également été rétablie afin qu’elle puisse à nouveau lever le bras et battre la mesure. La remise en état de cette sculpture a permis de faire apparaître dignement la cantatrice Hortense Schneider (1833-1920), vraisemblablement dans l’un des costumes qu’elle portait pour La Belle Hélène, opéra-bouffe d’Offenbach créé en 1864.

Avant et après restauration. Photo Philippe Crasse (restaurateur)

Les actualités des collections

Voir toutes les actualités